27/10/2014

Mécénat: Communication sociale à l’épreuve de la gestion



À la rentrée scolaire, les Entreprises en Afrique subsaharienne proposent des offres à l’occasion comme partout ailleurs. Plus loin encore, elles tentent de sortir de leurs discours classiques en procédant à des opérations sociales. Jusqu’où peuvent-elles aller dans la recherche de retombées sur leur image ?

Quelle que soit la dénomination qu’on lui donne !

Mécénat, patronage, don, soutien, participation, contribution... ce sont des opérations de communication évènementielle. L’entreprise ou la structure organisée crée un évènement ou utilise un évènement existant pour rechercher ou soigner son image. Ce type de communication s’accorde aux manifestations culturelles ou sociales. Une opération qui s’inscrit dans une communication institutionnelle. Si ici, l’objectif est de faire sortir l’entreprise de ses discours mercantiles, il ne faut surtout rien démontrer ni parler de ses produits. Parce que ‘’se vanter de ses bonnes actions’’ est vu d’un mauvais œil et mal accepté. D’ailleurs les vrais mécènes n’apparaissent nulle part dirait-on. Avant tout, notons que le succès réside dans la pérennité de l’action et ne surtout pas se balader d’une opération à une autre.

Les organisations à but non lucratif et la communication sociale

Lorsque l’organisation des Nations Unies (ONU) et ses autres structures (UNICEF, UNHCHR...) frappent de leur logo les emballages des vivres, il s’agit pour leur part de rassurer les bénéficiaires de la provenance des articles et d’éviter la commercialisation de ces derniers par des tiers. Il arrive également que ces organisations sensibilisent l’opinion sur des « grandes causes » ou font appel au don à travers des supports de communication classiques. Peu importe le type de communication, ça ne chopera pas l’opinion car elle estimerait que l’organisation ne cherche pas à produire de la richesse pour soi. PLAN TOGO peut distribuer des cahiers, stylo... à la rentrée scolaire ça ne gêne personne.

Les partis politiques et la communication sociale

Dans leur rôle de formation des citoyens, les partis politiques jouent la fonction de communicateur sociale. Ils éduquent la population en matière de civisme, droit, devoir, sur les questions de justice, transparence, bonne gouvernance et de la protection de l’environnement pour le bien-être de tous. En période électorale, ils produisent des gadgets à l’image de leur parti ou candidat. Ceci est de la publicité classique. Mais quand est-il d’une distribution de cahiers, stylo...  avec logo en dehors d’une campagne électorale ? Dans tous les cas ce n’est pas du mécénat. Parler d’une action sociale est risquée. Le mieux serait de retirer l’identité visuelle du parti ou d’un quelconque élu ou candidat des articles. Pour ce qui est de bien ou pas bien, seuls les juristes et constitutionnalistes peuvent en juger.

Les organisations à but lucratif : Pour une action sociale faut-il offrir des articles scolaires portant son logo ?

L’action « de faciliter » la rentrée aux élèves et parents d’élèves par l’octroi des kits scolaires est unanimement classée dans une opération de mécénat des entreprises. Toutefois distribuer des articles scolaires à son effigie à la rentrée à quelconque couche sociale ne peut qu’être considéré comme le prolongement de sa traditionnelle opération publicitaire. Surtout si le donateur « parti politique ou entité commerciale » tente d’obtenir une clandestinité TV. Là encore, il conviendrait d’être très subtil. Pour éviter une critique à l’égard de ce type d’action, une « distanciation » d’avec les produits ou la marque est indispensable pour conserver l’effet soft de l’opération. Maintenant, les médias acceptent de relayer l’évènement mais pas question de tomber dans la commercialisation de l’opération (publi-reportage) ou de lui consacrer beaucoup de temps d’antenne. Sinon le mieux serait de trouver une nouvelle dénomination à ce type de communication qui serait d’un nouveau genre.

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