08/10/2015

Chronique d’un séjour au CHU Campus


Vidoir au CHU Campus de Lomé à côté de la bibliothèque Margot

L’ambiance au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) Campus est un cocktail de moments d’angoisse, de silence de cimetière, de cris de pleurs ou de joies  et même parfois de fou rire. 

On se socialise aussi ! J’ai rencontré un monsieur qui refusait de mettre sa moto au parking du CHU. Pourquoi ? Parce qu’il faisait des allers et retours maison- hôpital, hôpital- pharmacie tout au long de la journée.  Et dans une journée à chaque entrée au parking on lui prenait 50 f CFA.

En Août dernier, mon  neveu était évacué au CHU Campus suite à un mal de tête qui l’avait plongé dans un état comateux.

Conduit  de toute urgence au  « service d’urgence » du CHU campus, après  plus d’une dizaine de minutes, aucune prise en charge du patient n’est à observer.

Angoissés, les parents du patient interrogeaient  infirmiers et consort. Question pour des champions, réponse incroyable ! Il y a des gens avant vous non !

Oh ! Entre un malade dans un état critique et un malade tout court  à quel niveau se situent la priorité et le service d’urgence ? 
Par la suite, j’ai appris dans une discussion avec le personnel soignant qu’un processus de tri se fait normalement.

Ce fut t’as pas de chance ou on était juste tombé sur des  gens qui s’étaient levé du lit du mauvais pied. Bof !
Il a fallu l’intervention d’une parenté professeur d’université pour qu’on en vienne à lui trouver un lit et lui administrer les premiers soins au service de réanimation.

Donc si on ne connait personne dans chaque secteur de la vie, on est foutu à Lomé et au Togo ?

Après de multiples examens, aucun résultat n’était positif. Il ne restait qu’à passer à l’étape du  scanner. Un médecin a suggéré qu’on observe l’évolution de l’état du patient jusqu’au lendemain avant de passer au scanner.

Le soir venu, un autre médecin avait demandé l’accélération du processus c'est-à-dire la réalisation du scan dans la soirée.

17h45, le service du scanner était déjà fermé. La personne en charge des opérations était rentrée chez elle.
Alors il fallait le faire dans une structure privée, Autel d’Élie.

Tenez vous bien!

Comment effectuer le transfert du patient du CHU Campus à la clinique Autel d’Élie ?
Pour effectuer la correspondance entre les deux  structures sanitaires, il a fallu que les parents du patient payent un crédit de communication Togocel au médecin !

On peut dire que ce n’est pas de sa faute, le CHU Campus ne disposant que de lignes internes.

L’ambulance qui doit déplacer le patient, déjà admis au CHU Campus, est un taxi : ça se paie !
Où est le service public ? Au cours de mes études universitaires à l’UL (université de Lomé), on nous dispensait un cours intitulé Économie politique dans lequel on nous apprenait que l’Éducation et la Santé sont des biens non marchands.

Je ne me trompe pas ! Ici, il s’agit bien d’une structure sanitaire publique ?
Je suis tout à fait d’accord qu’il faut payer des frais d’hospitalisation. Mais Pourquoi en plus payer les frais du taxi-ambulance ? 5 000 F CFA !

Si vous n’avez pas vraiment de la chance, un infirmier vous vendra plus cher un produit. Dans l’urgence ou simplement après vous avoir prescrit le produit, l’infirmier vous sort : mon collègue a ce produit ou j’ai son substitut.

Ah ! Pourquoi refaire le trajet de la pharmacie ? Avec un peu de chance on s’est retenu cette fois là ! Après vérification à la pharmacie, j’avais voulu juste demander à l’infirmier si c’est à cause de la nouvelle facture normalisée  de l’OTR (Office Togolais des Recettes) qu’il avait augmenté le prix de son produit. #lol

Le comble, son collègue a réclamé et obtenu une somme de 1000 f CFA sans quoi il n’allait pas remplir le carnet de santé à la sortie du patient de l’hôpital. Eh ! Togo mon pays.

Parenthèse inattendue, le premier jour à mon arrivée à l’accueil (service d’information du CHU), j’avais demandé où se trouver la salle de réanimation de la neurologie. Une madame courtoise m’avait répondu : longez le couloir, vous allez voir une rampe contournez la. 

Ah ! Contournez la, c’est là on ne s’est pas compris. Parvenu au niveau de la rampe, je l’avais contourné à ma manière, vraiment contourné.

J’étais tombé sur un bâtiment. Il est écrit dessus Bibliothèque. C’est bien d’avoir une Bibliothèque au CHU Campus. C'est pour les enfants hospitalisés. A travers mes recherches, je l'ai appris .

A ma plus grande surprise encore, je m’étais retrouvé nez à nez, juste à côté de cette bibliothèque, avec ce vidoir de sanitaires usagés. Et là, je suis tombé sous son charme. Je l’avais pris en photo le lendemain.

Pour me réorienter, une garde malade a voulu m’y emmener. Comme un mouton venu tout fraichement du Niger, elle m’avait trainé sans compter un arrêt à son vestiaire et les détours. Mais non ! Il me suffisait juste de monter la rampe, pas la contourner ! (problème de communication). On ne partageait pas le même répertoire (vocabulaire). La garde malade en avait profité pour me faire la visite de la propriété(CHU).

Le petit est sorti d’affaire. Dieu merci et merci aussi au personnel soignant.

Nous avons de bons médecins au Togo. Mais je crois  qu’on s’éloigne de plus en plus du serment d’Hippocrate pour un serment d’hypocrite à la vue de l’accueil des patients, le comportement des aides soignants, des médecins qu’on ne trouve pas au CHU  mais dans leur clinique pour interpréter les clichés… . 
Serment d’hypocrite, c’est quelqu’un qui, un jour, l’avait employé  à la radio #lol

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