Lors de la période pré-électorale d’avril 2015 au Togo, une
sensibilisation pour une élection non violente fut réalisée. Examinons ensemble
un des composants de cette campagne.
Le panneau d’affichage situé au rond point du
commissariat central de Lomé aurait sans doute interpellé les plus avisés.
L’affiche présente en image : une mer bleue et calme
dans laquelle on peut observer le reste d’un ouvrage portuaire. Un pavé
rédactionnel « nous sommes pour la non violence » est posé sur un
ciel bleu.
Il s’agit du wharf allemand sur la côte togolaise. C’est
l’actuelle rive de Lomé en face de l’hôtel Palm Beach.
Ici, si La mer très calme est synonyme de non violence ou
d’accalmie, le reste du quai dans l’océan peut être sujet à plusieurs
interprétations. D’ailleurs, le calme précède la tempête et le tsunami. Cette
non violence ne saurait être celle de Martin Luther King ni de Gandhi. Ce
serait alors l’ironie « qui veut la paix prépare la guerre ».
Déjà, à la première lecture de l’image apparait le
caractère violent de la mer. Le wharf décimé par la violente agitation de la
mer à cet endroit de la côte est remarquable. Même si l’on peut attribuer une
part à une supposée mauvaise conception de l’ouvrage.
Ce vestige de l’époque coloniale allemande fut un outil
d’exploitation des colonies et donc du Togo. Sauf aux nostalgiques de la
présence allemande au Togo, cette image passe mal. La colonisation du Togo a
connu, comme partout ailleurs sur le continent africain, une résistance. A
moins que l’idée derrière est donc de ne pas s’opposer mais plutôt de rester
passif et d’assister au pillage des ressources nationales par une minorité.
Tout simplement, « nous sommes pour la non
violence » peut signifier qu’on n’aimerait pas se retrouver dans la
situation du wharf dans une atmosphère en apparence calme qui ne favorise pas
la prospérité du Togo. Une mer non violente tout de même qui ruine le projet d'exploitation des ressources minières !
Exercice de haute voltige, phrase longue avec plusieurs
verbes conjugués, image trop polysémique, on ne peut que déconseiller une telle
image à une telle accroche.
Bof, Le calme avant la tempête ou le tsunami, la période
de contestation post électorale est déjà ouverte comme d'habitude.
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